Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé, ce mardi 15 avril, un Conseil interministériel consacré à la préparation de la campagne de production agricole 2025. À l’issue des travaux, un ensemble de mesures ambitieuses a été adopté pour consolider les acquis, corriger les faiblesses structurelles du secteur et impulser une dynamique nouvelle, dans une optique de souveraineté alimentaire.
Sur instruction du président de la République, un budget historique de 120 milliards FCFA a été alloué à cette campagne, avec une attention particulière portée à l’accessibilité des intrants. Le prix plancher de l’arachide a été relevé de 25 FCFA/kg, ce qui a contribué à une hausse notable de la collecte de graines par la SONACOS. Des résultats encourageants ont également été enregistrés dans les productions céréalière et horticole. Mais les défis restent nombreux : faiblesse des rendements arachidiers, manque d’infrastructures de stockage, logistique agricole vieillissante, fertilité dégradée des sols, manque de certification des semences, difficultés de commercialisation, entre autres.
Face à ce constat, le Premier ministre a ordonné le règlement immédiat des arriérés dus aux opérateurs privés et l’organisation d’une rencontre entre les parties prenantes du financement agricole – État, banques, institutions de microfinance, FONGIP, DER/FJ, BCEAO – pour structurer de manière durable l’appui financier au secteur.
L’approvisionnement en engrais auprès des ICS devra être assuré au plus tard le 30 avril, tandis qu’une campagne nationale de fertilisation des sols (phosphatage, chaulage, engrais organiques) sera lancée. Parallèlement, le processus de reconnaissance formelle des interprofessions agricoles sera accéléré, de même que la digitalisation de la distribution des intrants, testée d’abord à Tivaouane et Nioro.
Un dispositif innovant sera mis en place pour accompagner la campagne sur le terrain : 1000 jeunes volontaires issus des communes rurales seront mobilisés pour appuyer l’enrôlement digital des producteurs, la gestion des intrants et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. Les coopératives seront pleinement intégrées à ce dispositif.
Le matériel agricole motorisé, souvent inaccessible, sera mis à disposition via le programme « Allo Tracteur », reposant sur un partenariat public-privé. Ce programme inclura des subventions sur les heures de service et la création de Centres d’Utilisation du Matériel Agricole (CUMA). Le gouvernement s’est également engagé à renforcer les infrastructures de stockage, à optimiser le système de récépissé d’entrepôt pour faciliter l’accès au crédit, et à promouvoir l’assurance agricole dans les zones à risque.
La contractualisation des filières (maïs, niébé, riz, horticulture) sera encouragée dès cette campagne. Un arrêté conjoint Agriculture-Commerce sur les circuits de commercialisation devra être finalisé d’ici le 21 avril. Des efforts ciblés seront menés par filière : soutien à la production et à la commercialisation du maïs, planification de la production horticole, réalisation de digues pour protéger les périmètres bananiers, transformation locale de l’anacarde, apurement des paiements aux producteurs de coton, modernisation des systèmes d’irrigation pour le riz, introduction de semences hybrides pour le mil, le sorgho et le blé.
La recherche agricole est également au cœur de cette stratégie. Le gouvernement veut restaurer l’ISRA dans la plénitude de ses missions, renforcer la production nationale de semences et promouvoir des variétés agricoles résilientes face aux aléas climatiques. Une réunion spécifique sur la reconstitution du capital semencier est prévue avant le 15 mai.
Enfin, le Secrétariat général du Gouvernement sera chargé de superviser la mise en œuvre de toutes ces mesures et d’en faire un suivi régulier auprès du Premier ministre.
Emedia