À Ziguinchor, la section régionale de l’intersyndicale des travailleurs de la santé And Gueusseum hausse le ton contre le décret n°2025-670 du 29 avril 2025, qui fixe les règles de fonctionnement des organes délibérants des entités du secteur parapublic. Selon les syndicalistes, ce texte introduit une discrimination flagrante à l’égard du personnel paramédical en excluant leur représentation au sein des conseils d’administration des hôpitaux.
Réunis dans le cadre de la mise en œuvre de leur cinquième plan d’action syndicale, les membres de la coordination régionale ont dénoncé ce qu’ils qualifient de rupture d’équité et d’égalité entre travailleurs. Le coordinateur régional, Ousmane Mbaye, estime que le décret, en réservant l’éligibilité des représentants du personnel aux seuls agents de la hiérarchie A, prive la majorité des travailleurs, notamment les infirmiers, sages-femmes et techniciens, de leur droit à être représentés.
« Ce décret est non seulement discriminatoire, mais il constitue une rupture de dignité », a déclaré M. Mbaye. « Dans un hôpital, c’est l’esprit d’équipe qui prime. La représentation du personnel ne doit pas dépendre d’un diplôme ou d’un grade, mais de la confiance que les travailleurs placent en leurs pairs. »
Le syndicaliste dénonce également les zones d’ombre du texte, notamment l’absence d’exigence similaire pour le président du conseil d’administration, qui est nommé par décret présidentiel sans condition de hiérarchie. Selon lui, cette incohérence renforce le sentiment d’injustice parmi les agents exclus du dispositif.
And Gueusseum de Ziguinchor a déjà rencontré les directeurs de l’hôpital de la Paix et de l’hôpital régional pour exprimer ses inquiétudes et chercher un soutien institutionnel. Le mouvement prévoit de lancer un sit-in le 21 novembre prochain, première étape d’un plan d’action de grève qui pourrait s’étendre sur 48 à 72 heures si les revendications ne sont pas entendues.
Par ailleurs, le syndicat se félicite du rejet du pacte de stabilité sociale proposé par le gouvernement. D’après Ousmane Mbaye, ce pacte, qui vise à instaurer une période sans grève de trois ans, est perçu comme un frein à la défense des intérêts des travailleurs. « Nous n’avons pas été conviés à sa signature, et même si nous l’avions été, nous ne l’aurions pas accepté. Avant de parler de stabilité, l’État doit d’abord honorer ses engagements envers les travailleurs », a-t-il ajouté.
And Gueusseum réaffirme ainsi sa position de “troisième voie syndicale”, indépendante et déterminée à faire respecter les droits et la dignité des agents du secteur de la santé. Le mouvement prévient qu’il restera mobilisé tant que le décret controversé ne sera pas révisé ou suspendu.
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