Les acteurs de la filière maïs s’activent pour renforcer la structuration de la production et du système de commercialisation afin de réduire la dépendance du Sénégal aux importations.
Le processus de mise en place de l’interprofession du maïs, initié en 2015, a franchi une étape décisive en 2021 avec sa formalisation officielle. Cette dynamique a été consolidée par la signature d’un accord-cadre réunissant producteurs, industriels, commerçants et l’État. Objectif : harmoniser les interventions sur toute la chaîne de valeur du maïs et optimiser la coordination entre les différents maillons du secteur.
Malgré ces avancées organisationnelles, le fossé reste important entre la production nationale et la demande industrielle. Les besoins des provendiers sont estimés à 400 000 tonnes par an, tandis que la production nationale plafonne à 5 000 tonnes.
« Nous avons besoin de 1 095 tonnes par jour pour faire tourner nos machines à plein régime toute l’année. La production nationale, estimée à 5 000 tonnes, ne représente qu’une semaine de travail pour les industriels. C’est dérisoire », a déploré Michel Ngor Faye, chargé des relations extérieures aux Grands Moulins de Dakar.
Cette année, les producteurs espèrent toutefois une amélioration grâce à une bonne répartition des pluies et au soutien de l’État. La production pourrait atteindre 32 000 tonnes, soit l’équivalent d’un mois d’approvisionnement pour les industriels.
À Diankancounda, la coopérative agricole dirigée par Souleymane Baldé a emblavé 1 461 hectares de maïs, un record pour ses 1 800 membres, dont 800 femmes. « Nous avons atteint ce niveau grâce à l’appui de l’État en petits matériels, ainsi qu’à la subvention des engrais et intrants. Mais nous avons besoin d’une plus grande mécanisation, notamment pour le labour, la récolte et la post-récolte », a plaidé M. Baldé.
En attendant la campagne de commercialisation, le Collège des producteurs de maïs du Sénégal, sous la houlette de Pape Banda Dièye, a entamé une tournée d’information et de sensibilisation dans les zones de production.
« Cette tournée vise à encourager les producteurs à adopter un canal unique de commercialisation à travers le réseau i-maïs. Nous voulons collecter au moins 5 000 tonnes cette année. C’est le défi à relever », a déclaré Pape Banda Dièye, saluant le soutien des programmes Agropole Sud et Centre, de la LBA, du PADAER II et de la Sodefitex.
Les acteurs appellent à redoubler d’efforts pour une meilleure organisation de la filière, clé d’une autosuffisance durable en maïs au Sénégal.
Seydou Diatta – Emedia Kolda









