Bank of America estime qu’un moratoire puis une restructuration de la dette extérieure du Sénégal pourraient devenir inévitables au second semestre 2026, selon une note publiée jeudi. La banque souligne que le pays fait face à des difficultés croissantes pour absorber des milliards de dettes non déclarées héritées de l’administration précédente, alors que ses discussions avec le FMI se prolongent en vue d’un nouveau programme destiné à stabiliser ses finances publiques, rapporte Reuters.
Selon l’institution américaine, la résilience du marché local de la dette n’empêcherait pas un scénario de blocage : le Sénégal pourrait tenir sans nouvel accord du FMI pendant un certain temps, mais la situation deviendrait difficilement soutenable à partir de la seconde moitié de 2026. Bank of America estime par ailleurs que les besoins de financement du pays devraient augmenter de 40 % en 2026 par rapport à 2025, un objectif jugé peu crédible dans le contexte actuel.
Sur les marchés, les obligations sénégalaises ont accusé une nette baisse, l’eurobond 2031 atteignant un nouveau plus bas autour de 62,67 cents. Le ministère des Finances n’a pas répondu aux sollicitations sur ces évaluations.
Cette analyse intervient alors que, le mois dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait affirmé que le FMI poussait Dakar vers une restructuration, une position qu’il avait qualifiée de « honte », tout en réaffirmant l’engagement du pays à honorer ses dettes durant les discussions en cours avec le Fonds.
Bank of America estime également que le Sénégal aurait contracté entre 750 millions et 1 milliard de dollars de « total return swaps » cette année, adossés à une collatéralisation importante en dette domestique. Ces instruments, souvent assortis de clauses de déclenchement en cas de dégradation de la note souveraine, pourraient forcer un remboursement anticipé et accentuer la pression financière. Leur activation, prévient la banque, pourrait accélérer un processus de restructuration.
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