L’Ambassade du Rwanda au Sénégal, en partenariat avec la communauté rwandaise et l’association Ibuka Sénégal, a organisé la 31ᵉ commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis. La cérémonie s’est tenue à l’Hôtel King Fahd Palace, en présence de plusieurs personnalités diplomatiques et politiques.
Dans son allocution, SEM Festus Bizimana, Ambassadeur du Rwanda au Sénégal, a rappelé l’ampleur du drame qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes en 1994. « Nous nous souvenons de familles brisées, d’enfants arrachés à la vie, et de l’inhumanité la plus totale. Le génocide contre les Tutsis n’a pas été un accident. Il fut planifié, orchestré, alimenté par une idéologie de haine, une propagande destructrice et le silence complice de la communauté internationale », a-t-il déclaré.
L’Ambassadeur a souligné l’importance de la reconnaissance officielle du génocide par les instances internationales, notamment par la résolution 2150 du Conseil de sécurité de l’ONU en 2014, et celle de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2020, qui ont institué le 7 avril comme Journée internationale de réflexion sur le génocide contre les Tutsis. Ces textes visent à préserver la mémoire, promouvoir une culture de paix et prévenir les futurs génocides.
Jean-Baptiste Tine, ministre sénégalais de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a salué l’engagement du Rwanda dans la lutte contre les idéologies génocidaires. « Refuser l’oubli, c’est transmettre la vérité. Le Rwanda est aujourd’hui un porte-voix incontournable contre la haine et l’oubli », a-t-il affirmé. Il a rappelé la reconnaissance continentale de cette mémoire, notamment par l’Union africaine qui a également fait du 7 avril une journée officielle de commémoration.
La cérémonie a aussi donné la parole à la communauté rwandaise au Sénégal. Berthilde Gahongayire a interpellé les autorités et les témoins de l’histoire : « Beaucoup de jeunes ignorent les origines profondes de cette tragédie. Des médias ont déformé les faits. On nous a divisés selon des critères absurdes. Il est temps de dire ce qui s’est réellement passé, simplement, pour que chacun puisse comprendre. »
Un moment de recueillement, des témoignages et un appel collectif à la mémoire et à la vigilance ont marqué cette commémoration. Tous les intervenants ont insisté sur le devoir de vérité, l’éducation des jeunes générations, et la responsabilité partagée de ne jamais laisser l’histoire se répéter.








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Photos : Pape Doudou Diallo