L’Algérie renforce sa présence au Sénégal. Par la banque, ce pays dragon du Maghreb, donne la clé de son déploiement stratégique en misant sur notre pays comme une porte d’entrée en Afrique subsaharienne.
Algerian Banque of Sénégal (ABS) a été inaugurée ce jeudi en présence d’officiels algériens et sénégalais, de banquiers de renom, de la presse algérienne, de professionnels de divers secteurs, d’opérateurs et d’hommes d’affaires ainsi que des représentants d’organisations patronales bancaires.
L’ambiance fleure bon la cordialité, la fraternité, la détente sur fond d’humour et de sportivité imprégnée par la récente actualité des Aigles et des Lions de la Terranga évoquée pour rappeler la profondeur de la relation mais aussi pour surtout marquer un tournant historique dans le domaine de l’économie.
Après mûre réflexion, l’Algérie, a désormais compris que le moment était venu de basculer dans l’investissement lourd. L’ABS, fruit d’un consortium bancaire, pèse 100 millions de dollars. Outre le prestigieux tour de table, la banque opte dans un premier temps pour le corporate et son staffing reflète cette nette propension.
De hauts cadres rompus aux conquêtes de marché ont rejoint la nouvelle entité qui fera sous peu parler d’elle en termes d’acquisition, de financement, d’investissement, d’accompagnement, de levée de fonds et de conseils en pilotage stratégique. En un mot, l’Algérie compte. Elle internationalise son capital expérience et son leadership en guignant les zones en émergence sur le continent.
Son Directeur Général, Abdelhafid Haned, un ancien du réseau BNP Parisbas, connaît le marché sénégalais et ses segments, les actifs productifs et les autres qui le sont moins. Une telle figure, à la tête d’ABS, allie prudence et recul, habileté et souplesse, détachement et immersion. Il se raconte que derrière sa bonne humeur se faufile « un carnassier » redoutable dans l’âpre concurrence qui s’annonce sur l’échiquier bancaire sénégalais.
D’ailleurs l’arrivée des Algériens serait perçue comme salutaire pour titiller la présence des Marocains réputés pour leur manque de générosité dans le partage des savoir-faire. L’exploitation en vue du pétrole et du gaz sonne opportunément dans les oreilles algériennes très attentives aux évolutions en cours. Dans le sillage des activités de la Banque ABS, pointent des domaines très peu investis liés à l’efficacité énergétique, les réseau intelligents.
Les hydrocarbures, les Algériens connaissent bien et ont accumulé une incomparable expérience qui pourrait être bénéfique à l’ensemble du tissu économique sénégalais, notamment dans le maillage des PME. Le commerce, les échanges de produits, les transactions et les facilités d’appui aux opérateurs font partie de la panoplie d’offres d’ABS.
Le ministre Algérien des Finances a indiqué que la banque accompagne les transformations économiques, rejoignant de ce fait le Plan Sénégal Émergent (PSE) dans ses axes prioritaires et stratégiques. Les Algériens misent sur une « prospérité partagée », selon le ministre qui s’est plu à relever que les banques algériennes se sont montrées « résilientes face aux crises avec de notables avancées ». Pour sa part, Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce, se réjouit de la valorisation des « savoir-faire » résultant de la présence algérienne dans les secteurs compétitifs. Avec l’implantation d’ABS, le Sénégal enregistre 28 banques. L’Algérien prend date et se projette.