Le premier ministre, Amadou Ba, prend enfin la parole après les accusations de corruption portées contre lui et deux juges du Conseil constitutionnel, le report de l’élection présidentielle, son poste de premier ministre, entre autres, sujets. Dans un entretien accordé à nos confrères de JeuneAfrique, il a commencé par aborder le report de la présidentielle au 15 décembre 2024. « Je suis partisan de tout ce qui concourt à la transparence du processus électoral et à la paix. En tant que candidat, je tire un intérêt évident à l’intégrité des mécanismes qui encadrent le scrutin : il en va de la crédibilité de mon élection à la tête du pays ». S’agissant des accusations de corruption portées par Karim Wade contre lui, il a laissé entendre : « Je suis de nature plutôt lucide… Et je suis serein. Je n’ai pas intenté de recours contre Karim Wade, que je sache. Je n’ai pas d’intérêt personnel à la validation ou non de sa candidature. Ces accusations sont tout à fait infondées et l’histoire rétablira fermement les faits ». Sur une question de savoir faut-il réintégrer Karim Wade et Ousmane Sonko pour l’élection du 15 décembre ? Il a rétorqué : « Vous pensez vraiment que mon avis à ce propos est important ? Je ne suis pas celui qui décide d’intégrer ou d’exclure. Je suis un fervent adepte de la légalité institutionnelle, un républicain sans réserve. Le Sénégal ne sort pas indemne de cette séquence ».
Par ailleurs, il a parlé de ses relations avec le président Macky Sall. « Le seul problème entre le président Sall et moi, c’est qu’il n’y pas de problème ! », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « je suis son collaborateur, particulièrement engagé dans la traduction en actes de ses instructions. Je mobilise toute mon énergie pour mériter sa confiance. Et il me soutient totalement dans cette quête de performance et d’excellence ».
Parlant de la prochaine présidentielle en tant que candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar, il a affirmé : « je vais à cette élection pour gagner. J’ai une claire conscience des enjeux et de notre potentiel. BBY est une redoutable machine électorale. Nous proposons à notre peuple un projet politique innovant qui s’appuie sur le bilan des deux mandats de Macky Sall. Nous sommes sur le terrain et les populations que nous rencontrons sont très réceptives à notre offre. Les Sénégalais veulent la paix, des initiatives hardies pour l’emploi et moins de pression sur le pouvoir d’achat, la consolidation des acquis dans tous les domaines et une présence toujours plus active du Sénégal dans le monde. Il faut un président serein, rassurant, expérimenté, confiant en la sagacité politique de son peuple. Je serai ce président, celui de la prospérité partagée pour renforcer l’équité sociale et l’inclusion ».