Le Tribunal de grande instance de Mbour a relaxé Mansour Cissé, le militant de l’ex Pastef qui avait appelé à une « sonkorisation » du concert du 31 décembre organisé par le maire.
Il était accusé de trouble à l’ordre public et de destruction de biens publics.
La salle d’audience du tribunal de grande instance de Mbour était pleine à craquer ce mardi à l’occasion du procès qui opposait le maire Cheikh Issa Sall à un militant de l’ex Pastef du nom de Mansour Cissé.
La plainte de l’édile de Mbour contre ce professeur de Français pour « avoir saboté le concert » avait conduit à son arrestation le 8 janvier. Après un premier renvoi la semaine passée, le procès a eu lieu le mardi à l’absence de la partie civile qui s’est désistée à la suite des excuses du prévenu.
« Le 31 décembre ils avaient organisé un concert, mais je me suis dit que la mairie nous appartient à nous tous. Et puisque j’avais appris qu’à minuit ils allaient chanter leur candidat, j’ai moi aussi demandé qu’on chante Ousmane Sonko. Je n’ai pas demandé à la violence, ni au sabotages », a déclaré Mansour Cissé.
« Je n’ai fait que donner une réponse politique à un acte politique. Je n’ai jamais insulté personne, ni manquer de respect à la Police. J’ai juste dit que la Police n’est pas une compétence transférée « , ajoute-t-il.
« Tout le monde est gêné par cette affaire qui oppose deux Mbourois. C’est pourquoi il y a eu des interventions pour un apaisement. Mon client a présenté ses excuses au maire qui s’est désisté, ce que nous avons salué car nous sommes tous des Mbourois. Mais l’adversité doit se faire dans la normalité. Mansour Cissé n’a posé aucun acte délictuel. La « sonkorisation » n’est pas un délit. Sinon les prisons seraient remplis de détenus. C’est pourquoi je vous demande de laisser Mansour rentrer chez lui car ses élèves l’attendent », a plaidé Maître Abdoulaye Tall, l’avocat de la défense
« Vous n’avez pas le droit de saboter un concert que le maire a organisé. Vous devez être un exemple pour vos élèves. Vous les politiciens ne faites qu’insulter dans les plateaux télévisés. C’est comme si le pays vous appartient à vous seuls. Momou leen rewmi », déclare le Procureur.
Le tribunal a relaxé le prévenu.
Aboubakry KANE