Dans un communiqué publié ce lundi 20 janvier 2025, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) a dénoncé une interdiction sans précédent. Alors qu’il avait convoqué un point de presse à la Maison de la Presse pour discuter de la crise des médias sous le régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, l’accès aux locaux leur a été refusé.
« C’est la première fois de l’histoire que le patronat de la presse est interdit d’accès à la Maison de la Presse », souligne le communiqué signé par Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS. Selon ce dernier, une simple autorisation du directeur suffisait jusqu’ici pour l’organisation de tels événements. Pourtant, après avoir initialement promis de « prendre les dispositions nécessaires », le directeur est resté injoignable, laissant les journalistes et techniciens présents dans l’attente.
Le CDEPS voit dans cet incident un nouveau jalon dans ce qu’il qualifie de « stratégie des nouvelles autorités pour museler la presse ». Le communiqué dénonce « le harcèlement fiscal, la suspension unilatérale des conventions, le non-paiement des services rendus et désormais l’interdiction d’accès à la Maison de la Presse ».
Ce contexte survient alors que de nombreuses entreprises de presse sont au bord de la faillite. « Suppressions de centaines d’emplois, salaires impayés, absence de cotisations sociales : le coût social pour les travailleurs des médias est catastrophique en seulement 303 jours », poursuit le communiqué.
Le CDEPS annonce avoir saisi la Cour suprême pour contester les décisions jugées « illégales » et promet de continuer à défendre la liberté de la presse. La conférence de presse est reprogrammée au mercredi 22 janvier 2025, toujours à la Maison de la Presse. « Nous ne céderons pas face aux attaques répétées contre notre profession », conclut Mamadou Ibra Kane.