Le secteur de la formation à la conduite est en pleine crise au Sénégal. Depuis plusieurs semaines, les examens de permis de conduire sont suspendus, plongeant les auto-écoles dans une impasse économique inquiétante. À l’origine de ce blocage : le déguerpissement du site d’examen du stade Léopold Sédar Senghor, sans qu’aucune solution de remplacement n’ait été proposée.
L’Amicale des Moniteurs et Employés des Auto-Écoles du Sénégal a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi, lors d’un point de presse, dénonçant une situation devenue « intenable » et l’« indifférence administrative » face à la paralysie du secteur. Des centaines de candidats formés attendent en vain une date d’évaluation, tandis que les établissements de formation voient leurs activités tourner au ralenti, menaçant des centaines d’emplois directs.
Les griefs de l’Amicale sont clairs : la Direction Générale des Transports Routiers est pointée du doigt pour son « laxisme notoire ». Malgré de nombreuses alertes lancées, aucune action concrète n’a été entreprise pour rétablir les examens ou désigner un nouveau site opérationnel.
Dans cet appel à l’action, les professionnels du secteur exhortent le Ministère des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens à intervenir sans délai. Ils demandent également aux autorités administratives de prendre leurs responsabilités pour garantir la continuité du service public lié à la délivrance des permis de conduire.
Enfin, l’Amicale appelle à une mobilisation pacifique de l’ensemble des auto-écoles afin de défendre les droits des formateurs comme des apprenants. Pour ces professionnels, « un système de sécurité routière efficace commence par une formation rigoureuse et accessible ». Un objectif que le silence prolongé de l’administration semble aujourd’hui compromettre.
Emedia
Photo : Pape Doudou Diallo