Le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal, section Enseignement Supérieur et Recherche (SUDES-ESR), monte au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « dérive sans précédent » du Recteur de l’Université Amadou Mahtar Mbow (UAM). Selon le syndicat, le Recteur se serait indûment arrogé des prérogatives réservées au Président de la République, en mettant fin, par un simple arrêté rectoral, aux fonctions du Directeur élu de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences et Technologies Avancées (UFR STA).
Cette décision, que le SUDES-ESR juge punitive, interviendrait après le refus du Directeur de l’UFR STA d’appliquer une mesure « illégale et inopportune » visant à réintégrer un enseignant-chercheur stagiaire, précédemment écarté par le Conseil de l’UFR le 6 décembre 2024 pour cumul d’emplois.
Le syndicat rappelle que la décision du Conseil de l’UFR reposait sur la pleine légitimité de ses pouvoirs délibératifs, tels que définis par l’article 32 du décret n°2021-1503. En contournant cette instance pour imposer sa propre volonté, le Recteur — avec l’appui du Conseil d’administration — se rendrait coupable, selon le SUDES-ESR, d’un « abus de pouvoir manifeste ». Le syndicat estime que le Conseil d’administration a outrepassé son rôle stratégique défini par l’article 12 du même décret, en s’immisçant dans le champ pédagogique réservé aux UFR.
Pour le SUDES-ESR, cette « forfaiture institutionnelle » constitue une grave atteinte à la hiérarchie universitaire et met en péril les principes d’autonomie consacrés par la loi de 1994 sur les libertés académiques et les franchises universitaires. Le syndicat fustige particulièrement l’attitude d’un Recteur « en fin de mandat et proche de la retraite », qu’il accuse de vouloir créer un précédent dangereux en fragilisant les fondements de la gouvernance universitaire.
Le syndicat salue néanmoins le courage du Directeur de l’UFR STA ainsi que celui de l’ensemble du Conseil de l’UFR, qu’il considère comme les symboles de la résistance face à ce qu’il décrit comme une « offensive autoritaire » menée sous le couvert du Conseil d’administration.
Face à cette situation, le SUDES-ESR exige du Recteur qu’il cesse immédiatement toute forme de harcèlement moral et administratif à l’encontre du Directeur de l’UFR STA et qu’il respecte scrupuleusement la répartition des compétences prévue par les textes en vigueur. Il appelle également la communauté universitaire à la vigilance et à la mobilisation pour défendre l’autonomie des UFR et la démocratie universitaire.
Enfin, le SUDES-ESR assure rester pleinement mobilisé et n’exclut aucune action, y compris sur le plan juridique, pour faire triompher le droit et la justice dans cette affaire.
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