Dans un message adressé à la nation, le président Macky Sall a décidé de reporter la présidentielle. Cette décision a été actée par l’Assemblée nationale qui a retenu la date du 15 décembre 2024. Cependant, une partie des sénégalais, l’opposition et la communauté internationale exigent le respect du calendrier électoral. Invité de l’émission Jury du Dimanche, l’honorable député Guy Marius Sagna, a soutenu que Macky Sall ne sera plus considéré comme un président à partir du 2 avril prochain. Sur la question de savoir qui-est-ce qui se passera après cette date ? Il a rétorqué : « c’est au président de choisir. Soit il recule, et éventuellement tout est bien qui finit bien, soit le Conseil constitutionnel et la Cour suprême disent le droit, tout est bien qui finit bien partiellement. Soit le président s’entête à ne pas entendre, alors l’indignation générale, l’indignation nationale, et alors il nous pousse à faire deux choses qu’il avait lui-même préconisées. Rappelez-vous en 2011, il avait dit au président de la République, M. Abdoulaye Wade, si vous touchez à la Constitution, nous viendrons vous déloger au palais. Ce sont les propos du président Macky Sall. Eh bien, si le président ne nous rend pas le pouvoir au plus tard le 2 avril 2024, nous irons le déloger au palais.
« Le 3 avril nous mettrons sur pied un gouvernement parallèle »
Il avait également, M. le président, à l’époque il n’était pas président, il était candidat à l’élection présidentielle en 2011, il avait aussi dit que si le président Wade ne rendait pas le pouvoir le 2 avril, eh bien il mettrait sur pied un gouvernement parallèle. Oui, je dis ici solennellement que si le président Macky Sall ne nous rend pas le pouvoir au plus tard le 2 avril, le 3 avril, nous mettrons sur pied un gouvernement d’union nationale, un gouvernement mais parallèle qui sera à partir du 3 avril le vrai gouvernement du peuple sénégalais ». « Et comment ce gouvernement compte-t-il fonctionner ? ». « Je n’ai aucun doute quant à la légitimité de ce gouvernement d’union nationale parce que nous sommes tous témoins du tollé international, du tollé planétaire suscité par ce putsch électoral, ce coup d’état constitutionnel perpétré par le président Macky Sall, suscité par les images de l’hémicycle du Sénégal où des députés ont été délogés de l’Assemblée nationale, jetés hors de l’Assemblée nationale manu militari par l’armée. Ces images-là ont choqué le monde entier et le monde entier a réagi en dénonçant cela. Donc cette communauté internationale qui commence d’abord par l’Afrique, la CEDEAO, l’Union africaine, etc. Nous avons vu il y a quelques heures, le communiqué de l’Organisation des Nations Unies. Nous pensons que cette communauté internationale sera solidaire si le président Macky Sall s’entête à nous imposer un troisième mandat parce qu’il faut dire les mots comme ils sont, à nous imposer son putsch constitutionnel. Cette communauté internationale, je crois, sera solidaire de ce gouvernement d’union nationale », a-t-il répondu.
« Ne prétextez pas ce qui est arrivé à Karim Maïssa Wade pour réaliser votre vœu le plus cher »
Parce que, indique toujours l’invité du JDD, le président Macky Sall est dans la manœuvre, il est en permanence dans la manœuvre pour s’éterniser, pour se perpétuer à la tête du pays. « Oui, il avait dit qu’il ne serait plus candidat le 3 juillet dernier, tout en affirmant qu’il en avait le droit. Mais en réalité, il n’a jamais cessé de rêver à se prolonger, à nous imposer sa personne à la tête du Sénégal. Donc c’est lui le responsable. Nous, en réalité, nous sommes les légalistes. Lui, il est le putschiste. Il est celui qui réalise le coup d’État. Les légalistes, c’est nous qui disons non, monsieur le président. Non, n’utilisez pas vos députés à l’Assemblée nationale. Ne prétextez pas ce qui est arrivé à Karim Maïssa Wade pour réaliser votre vœu le plus cher, c’est-à-dire de vous éterniser à la tête du pouvoir. Lui (Macky Sall), malheureusement, il est passé de gardien de la constitution à vulgaire putschiste de la constitution. Donc, replaçons les choses à son endroit. Maintenant, c’est à lui d’entendre raison ».
Cheikh Moussa SARR
Pape Doudou DIALLO (Photo)