Une situation des plus insolites alimente les discussions dans la capitale du Fouladou, où une grossesse attribuée à deux jeunes hommes fait l’objet d’un différend inédit. L’affaire, qui met en cause une jeune femme d’une vingtaine d’années prénommée Kouta, a pris une tournure judiciaire, les protagonistes ayant été convoqués au commissariat urbain de Kolda ce mardi 17 septembre.
Selon les informations recueillies, Kouta, enceinte d’environ six mois, aurait affirmé à deux jeunes hommes – A. Sow, conducteur de moto-taxi (jakartaman), et B. Baldé, apprenti mécanicien – qu’ils sont chacun le père de l’enfant à naître. Chacun, pensant être l’unique géniteur, aurait pris en charge les frais liés à la grossesse, notamment les consultations prénatales et les besoins quotidiens de la future mère.
Le subterfuge a été révélé lorsque les deux prétendus pères ont découvert qu’ils soutenaient la même femme pour la même grossesse. Depuis, une vive querelle oppose les deux jeunes hommes, chacun revendiquant la paternité de l’enfant.
Face à la pression familiale et sociale, Kouta a fini par désigner B. Baldé, le jeune apprenti mécanicien, comme étant le véritable père. Une déclaration que conteste farouchement A. Sow, qui affirme disposer de preuves concrètes pour appuyer ses dires.
Déterminé à faire éclater la vérité, B. Baldé s’est dit prêt à financer des tests ADN, quitte à y consacrer toutes ses économies. De son côté, le jakartaman ne compte pas se limiter à une expertise médicale. Il réclame l’ouverture d’une procédure judiciaire formelle pour établir la paternité, assurant qu’il détient des éléments solides pour prouver ses liens avec la future mère.
Convoqués par la police, les protagonistes devront s’expliquer ce 17 septembre devant les autorités compétentes. En attendant, cette affaire continue d’alimenter les débats à Kolda, où de nombreux habitants s’interrogent sur l’évolution des mœurs dans une société longtemps régie par des normes sociales strictes, notamment en matière de sexualité hors mariage.
Pour certains observateurs, cette affaire illustre une perte progressive des repères culturels et une banalisation des comportements autrefois jugés inacceptables.
Seydou Diatta – Emedia Kolda