Intervenant lors du Sommet Russie / Afrique, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a axé son discours sur trois volets. Dans le premier, il a émis son souhait, s’adressant au président russe, Vladimir Poutine, pour « une action de la Russie à l’échelle de l’Union africaine dans le domaine de la sécurité, dès lors que le Conseil de sécurité a failli à cette mission de restaurer la paix partout dans le monde. » Et ce, au moment où, a-t-il déploré, « le terrorisme gangrène notre continent sans qu’il n’y ait aucune solidarité majeure en faveur de l’Afrique.
À ce propos, a-t-il déclaré : « Nous avons demandé la réforme du système des Nations Unies. Nous avons demandé la réforme de la gouvernance mondiale, qui conditionne aujourd’hui la vie de nos États. Quels que soit par ailleurs nos efforts, si ces règles ne sont pas modifiés, nous n’irons nulle part. »
C’est pourquoi, a-t-il développé : « Il est important que nous travaillions dans la solidarité mais également à l’échelle du continent. Parce que les défis sont majeurs. Nous avons des micros États hérités du Congrès de Berlin, qui nous empêchent de travailler à l’échelle. Si on ne comprend pas cette situation, on perdra beaucoup de temps sans efficacité. »
Le deuxième volet concerne l’investissement pour une prospérité partagée. Il dit : « Je crois que la Russie avec sa capacité en matière d’investissements, peut travailler avec l’Afrique sur ses grands projets régionaux. Et, l’Afrique a besoin d’infrastructures de développement. L’Afrique a besoin de chemin de fer. Elle a besoin d’électricité, de barrages, de la sécurité collective. Et sur tout cela, l’Union africaine, à travers différents mécanismes, nous avons le programme qu’il faut. Avec la Russie, nous pourrons travailler ensemble, et avec tout autre partenaire qui souhaiterait travailler dans nos priorités, pour bâtir une prospérité partagée. »
Macky Sall de poursuivre : « Notre souci principal reste la paix sur le continent. Notre souci, c’est la paix à l’échelle du continent et du monde. Nous souhaitons monsieur le président de la République une désescalade pour aider à l’accalmie et à la restauration du libre commerce des céréales et des fertilisants. L’Afrique, au-delà du blé, produit des céréales. Nous produisons du mil, du maïs, du sorgho, mais sans fertilisants comment allons-nous faire ? Donc, toutes les contraintes contre le commerce des céréales et des fertilisants doivent être levées. C’est mon discours depuis le premier jour du conflit russo-ukrainien.
Nous aurons l’occasion sur l’initiative de la paix africaine d’avancer sur ces sujets mais aussi cela nous permettra par rapport aux autres partenaires sur ces restrictions par rapport au commerce de plaider la levée de toutes les restrictions afin que les pays puissent retrouver un commerce libre au bénéfice de toutes les populations. »
Avant de conclure : « Je ne peux terminer sans vous féliciter et vous remercier pour le soutien diligent que vous avez apporté à la demande d’adhésion de l’Afrique comme membre de plein droit du G20. Cela participe de notre revendication pour une gouvernance politique et économique mondiale plus juste et plus inclusive y compris par la réforme du Conseil de sécurité afin que l’Afrique y trouve enfin une place plus conforme aux réalités de notre temps ».