Face à la marginalisation persistante des jeunes dans les décisions publiques, des organisations de jeunesse appellent à la tenue d’une Convention nationale de la jeunesse. Objectif : refonder le pacte entre la jeunesse et la nation, pour faire du dynamisme démographique du Sénégal un véritable levier de transformation.
Une jeunesse en action, pas en attente
Dans les quartiers, les villages et jusque dans la diaspora, les jeunes sénégalais innovent, entreprennent et s’engagent. Ils créent des activités, apportent des solutions locales aux problèmes des populations, et participent activement à la transformation de leurs communautés.
Pendant que la société débat encore de ce que « les jeunes devraient faire », eux agissent concrètement. Et souvent, avec peu de moyens, ils accomplissent beaucoup.
Cet élan d’initiatives, salué mais rarement soutenu, révèle une réalité : la jeunesse sénégalaise ne manque ni de talent ni de volonté, mais elle peine à trouver une reconnaissance institutionnelle à la hauteur de ses ambitions.
Une force démographique sous-exploitée
Avec 60 % de la population âgée de moins de 25 ans, le Sénégal détient un potentiel humain exceptionnel. Cette vitalité pourrait être une véritable force pour le développement, à condition qu’elle soit écoutée, impliquée et valorisée.
Or, dénoncent les organisations de jeunesse, la réalité est tout autre : « On décide pour nous, sans nous », regrettent de nombreux jeunes leaders.
Souvent célébrée dans les discours politiques, la jeunesse est exclue des processus décisionnels, ses organisations infantilisées et ses propositions peu prises en compte.
Cette marginalisation, affirment-ils, n’est pas seulement injuste : elle est inefficace pour construire un avenir commun durable.
Vers une Convention nationale de la jeunesse
C’est pour rompre avec cette logique d’exclusion que plusieurs organisations de jeunes, issues de divers horizons, appellent à la tenue d’une Convention nationale de la jeunesse.
Cet espace se veut un moment historique de dialogue, de concertation et de co-construction, réunissant :
toutes les jeunesses du pays (rurales, urbaines, estudiantines, diasporiques) ;
les institutions de l’État et les collectivités territoriales ;
les autorités religieuses et coutumières ;
le secteur privé et le monde académique ;
la société civile, les partenaires techniques et financiers ainsi que les organisations internationales.
L’objectif : élaborer ensemble un nouveau pacte entre la jeunesse et la nation, fondé sur l’inclusion systémique des jeunes dans toutes les politiques publiques et instances de gouvernance.
Des réformes structurelles ambitieuses en perspective
Cette Convention, profondément enracinée dans les territoires, ambitionne de poser les bases d’une refondation nationale autour de la jeunesse.
Parmi les chantiers prioritaires identifiés :
Une éducation rénovée, axée sur la citoyenneté, l’innovation et l’emploi ;
Une économie inclusive, qui crée de vraies opportunités d’insertion et d’entrepreneuriat pour les jeunes, partout au Sénégal ;
Une gouvernance participative, donnant une place réelle à la voix des jeunes dans les décisions publiques ;
Une société ouverte et dynamique, valorisant la culture, le sport, l’engagement citoyen et l’esprit d’initiative.
“L’avenir du pays ne se joue pas seulement à Dakar”
Les initiateurs insistent sur la nécessité d’une approche décentralisée et inclusive.
« L’avenir du pays ne se joue pas seulement à Dakar : chaque localité, chaque voix compte », affirment-ils.
Ainsi, la Convention se déroulera avec la participation active des jeunes issus des régions, afin de faire entendre toutes les réalités du territoire national.
Une urgence nationale
Pour les organisations de jeunesse, l’organisation de cette Convention n’est plus une option, mais une urgence nationale.
« Notre génération ne sera pas celle des regrets », proclament-elles.
Elles appellent solennellement l’État, les collectivités, les entreprises, les leaders religieux, la société civile et les partenaires internationaux à s’engager à leurs côtés.
Leur message est clair :
« Organisons ensemble cette Convention nationale de la jeunesse et montrons que les jeunes ne sont pas le problème, mais la solution. »
Une génération prête à construire le Sénégal de demain
En lançant cet appel, les jeunes du Sénégal réaffirment leur volonté de construire un pays inclusif, innovant et solidaire, où chaque citoyen trouve sa place.
Ils veulent passer du statut de simples bénéficiaires de politiques publiques à celui de véritables acteurs du développement.
Leur mobilisation, porteuse d’espoir, rappelle que le futur du Sénégal dépendra de la place qu’il accorde à sa jeunesse — non pas demain, mais dès aujourd’hui.
Mamadou Lamine FATY







