Le président de la République ne va sûrement pas inaugurer le lycée technique et professionnel de Sandiara dont il a posé la première pierre en 2012. En effet, depuis huit ans maintenant, les travaux sont à l’arrêt, et il a eu à le dénoncer. Le maire Serigne Gueye Diop, à son tour, accuse un «entrepreneur pas à la hauteur et des ministres qui n’ont pas fait le contrôle».
C’est en 2012 que le Président Macky Sall a procédé à la pose de la première pierre du lycée technique et professionnel de Sandiara. D’un coût de six milliards, cet établissement tarde à sortir de terre. Et le chef de l’Etat lui-même a encore déploré ces lenteurs et le choix de l’entrepreneur, lors de la tournée économique dans le département de Mbour. «Cela fait huit ans que les travaux sont à l’arrêt. Le problème, c’est que l’entrepreneur n’a pas été à la hauteur et n’a réalisé que 60% des travaux. C’est pourquoi j’estime qu’il faut revoir les critères d’attribution des marchés. Il y a aussi un manque de contrôle des ministres car, dès la deuxième année, on aurait pu changer d’entrepreneur. En huit ans, 10 000 élèves auraient pu être formés dans l’hôtellerie, le bâtiment, l’agriculture», a déploré le maire de Sandiara à l’occasion de la célébration des 20 ans du lycée. «Le gouvernement vient de décider en Conseil des ministres de changer d’entrepreneur. Nous espérons que les travaux vont reprendre dans un an. Ce lycée aura une capacité de 5000 élèves en formation duale (école-entreprise) et permettra de couvrir les besoins de la zone industrielle de Sandiara en main-d’œuvre qualifiée», ajoute Serigne Gueye Diop. Qui trouve «dommage» qu’au Sénégal on n’investisse pas bien dans les sciences, les techniques et la formation professionnelle. «Nous devons revoir notre enseignement général qui produit beaucoup de chômeurs. Il doit y avoir dans chaque commune un lycée professionnel», a proposé le candidat à la Présidentielle.
Serigne Gueye Diop estime que c’est à la Compagnie sénégalaise de travaux publics (Cstp) qu’on avait confié les travaux de ce lycée technique et professionnel. Et sur les six milliards, quatre ont déjà été dépensés sans que le chantier ne vienne à terme. Avec la décision prise au cours du dernier Conseil des ministres de changer d’entrepreneur, il y a espoir que les travaux de cet important établissement technique et professionnel puissent enfin reprendre.