Lors d’un point de presse tenu ce mardi, le collectif d’avocats de Farba Ngom et Tahirou Sarr, notamment représenté par Me El Hadj Amadou Sall, a dénoncé ce qu’il qualifie de « graves violations des droits fondamentaux » dans les procédures engagées contre leurs clients.
Prenant la parole, Me Elhadj Amadou Sall a tenu à rappeler les principes fondamentaux qui régissent la République sénégalaise, notamment le respect des libertés individuelles et le droit à un procès équitable. « Dans cette affaire, ces principes sont bafoués. Le socle de valeurs de notre démocratie s’est affaissé, et avec lui, les droits des citoyens sont piétinés », a-t-il affirmé.
Selon l’avocat, ni Farba Ngom ni Tahirou Sarr ne savent à ce jour les raisons précises de leur inculpation. « Aucun des deux n’a été entendu. Ils ignorent encore les faits exacts qui leur sont reprochés », a-t-il déclaré, dénonçant une procédure menée sur la base d’une « simple déclaration de soupçon » émise par la CENTIF.
Me Elhadj Amadou Sall explique que cette déclaration concerne des mouvements de fonds issus du Trésor public, transférés vers des comptes de sociétés dont Tahirou Sarr serait le bénéficiaire économique. Interrogé par la CENTIF, le Trésor n’aurait fourni aucune réponse, un silence qui, selon la défense, constitue le point de départ de l’affaire.
L’avocat a également évoqué d’autres transactions entre des entreprises privées associées à Tahirou Sarr et des sociétés supposément liées à Farba Ngom. Là encore, aucune audition ni confrontation n’aurait eu lieu. « Personne n’a demandé à Tahirou Sarr les raisons de ces transferts. Personne n’a interrogé Farba Ngom sur la réception de ces fonds », a martelé Me Elhadj Amadou Sall.
Pour la défense, ces omissions constituent une atteinte grave aux droits de la défense. « Comment peut-on inculper pour blanchiment et association de malfaiteurs sans même avoir entendu les principaux concernés ? », s’interroge l’avocat, dénonçant un « mandat de dépôt arbitraire ».
Face à ce qu’il considère comme une injustice flagrante, Me Elhadj Amadou Sall appelle à un sursaut des institutions judiciaires. « Aucun citoyen, quelle que soit sa position sociale, ne devrait être poursuivi sans connaître les faits qui lui sont reprochés », a-t-il conclu.
Emedia
Image : Buur News