La commune de Nyassia a célébré, ce jeudi, l’inauguration du nouveau centre secondaire d’état civil de Kaguite, un équipement moderne entièrement digitalisé, réalisé dans le cadre du Programme NEKKAL financé par l’Union européenne. Ce projet, piloté par l’Agence nationale de l’état civil (ANEC), s’inscrit dans une vaste initiative de modernisation visant à rendre les services d’état civil plus accessibles et plus performants pour l’ensemble des citoyens sénégalais.
Selon l’ANEC, vingt-six nouveaux centres d’état civil intelligents ont été construits dans différentes communes du pays, dont deux pour Nyassia, situés à Kaguite et Toubacouta. L’objectif est clair : rapprocher les services des populations, garantir la disponibilité des documents administratifs et offrir une gestion sécurisée des données grâce à la digitalisation. Ces infrastructures permettent désormais d’éviter de longs déplacements pour déclarer une naissance, un mariage ou un décès, une contrainte longtemps dénoncée par les habitants des zones reculées.
Le directeur général de l’ANEC, Matar Ndao, a annoncé que 400 des 600 centres d’état civil du Sénégal sont déjà entièrement digitalisés, marquant ce qu’il qualifie d’“avancée majeure” dans la modernisation du système. Grâce à cette transformation numérique, un habitant de Kaguite, de Nyassia ou de toute autre zone enclavée peut désormais obtenir un document d’état civil en un temps réduit et dans des conditions optimisées. L’interconnexion nationale des centres, prévue dans les prochains mois, permettra même aux usagers de faire leurs demandes en ligne et de recevoir leurs documents sur smartphone, ordinateur ou dans le centre le plus proche.
Lors de la cérémonie, Matar Ndao a rappelé l’importance d’un usage strict du logiciel LGEC, certifié par l’État, garantissant la sécurité et la conformité des données. Il a mis en garde contre les logiciels clandestins dont les informations sont parfois hébergées hors du territoire national. La commune de Nyassia, qualifiée de “modèle” dans le cadre du programme NEKKAL, bénéficie également de formations, d’un appui logistique et de campagnes de sensibilisation communautaire. Ces performances ont permis à la commune d’être éligible au Projet d’appui à la modernisation de l’état civil (PAMEC), soutenu par la coopération espagnole.
Lors de son allocution, le représentant du directeur général de l’ANEC a souligné la portée symbolique et sociale de cette inauguration, inscrite dans la troisième édition de la Semaine nationale de l’état civil (SENEC), organisée du 17 au 22 novembre sous le thème : “Un état civil digitalisé et accessible à tous les Sénégalais”. Il a rappelé que cet investissement renforce les liens sociaux et marque une étape déterminante dans la reconstruction des territoires affectés par le conflit en Casamance. Pour les populations, longtemps contraintes à parcourir de longues distances pour accéder à un service d’état civil, ce nouveau centre représente “un immense ouf de soulagement”.
Le représentant a insisté sur la nécessité de déclarer systématiquement naissances, mariages et décès, rappelant que l’état civil constitue la base de la reconnaissance juridique de chaque individu et conditionne l’accès aux droits civiques, sociaux et économiques. Il a également appelé les habitants de Nyassia à s’approprier pleinement le centre, soulignant que la déclaration de naissance reste “le premier acte qui garantit l’avenir d’un enfant”.
Grâce à la digitalisation, les démarches seront désormais plus rapides, plus simples et plus sécurisées. Pour l’ANEC, ces centres ne sont pas de simples bâtiments, mais les piliers d’un état civil moderne, inclusif et accessible à tous. Le représentant du directeur général a enfin rendu hommage à tous les acteurs ayant contribué à la réalisation du projet, saluant leur engagement et leur détermination malgré les nombreux défis rencontrés.
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