Après les fortes pluies qui se sont abattues sur Dakar, la commune des Parcelles Assainies se retrouve une fois de plus sous les eaux. Un scénario malheureusement récurrent qui met en lumière une vérité brutale : malgré son nom, les Parcelles Assainies ne sont pas assainies. La situation, particulièrement critique dans les unités 24 et 25, révèle l’ampleur d’un problème structurel d’assainissement dans cette commune densément peuplée.
Avec une population qui dépasse désormais les 300 000 habitants, les infrastructures initialement prévues pour une capacité bien moindre sont totalement dépassées. Les rares canaux d’évacuation, obstrués ou insuffisants, peinent à drainer les eaux de pluie, d’autant plus que certaines zones de bas-fond agissent comme des points de convergence naturels pour les eaux stagnantes. Le résultat : des rues transformées en lacs, des maisons inondées, et des habitants désespérés.
Sur le terrain, les autorités locales tentent de faire face à l’urgence. Le maire Djamil Sané, accompagné d’élus et de partenaires, a reçu le soutien de Mme Ngoné Mbengue, maire de la ville de Dakar. Présente sur les lieux, cette dernière a mobilisé des camions hydrocureurs pour pomper l’eau dans les zones les plus touchées. Le député Bacary Diédhiou s’est également rendu sur place pour s’enquérir de la situation aux côtés du maire et des populations sinistrées, témoignant ainsi de sa solidarité face à cette crise.
Des efforts salués par les riverains, mais qui restent conjoncturels et largement insuffisants face à l’ampleur du problème.
Car au-delà des interventions ponctuelles, c’est une réponse structurelle qui s’impose. Le manque d’assainissement à Parcelles n’est pas du ressort de la commune, l’assainissement n’étant pas une compétence transférée. Il revient donc à l’État, à travers des structures comme l’ONAS, de prendre ses responsabilités et de mettre en place un plan d’aménagement sérieux et durable. Le constat est clair : tant qu’il pleuvra, Parcelles restera vulnérable si rien n’est fait pour améliorer de manière significative la gestion des eaux pluviales.
Dans un contexte de changement climatique où les épisodes pluvieux sont de plus en plus intenses, ignorer cette réalité reviendrait à condamner des milliers de familles à revivre chaque année les mêmes drames. Les Parcelles Assainies méritent mieux qu’un nom ironique. Elles méritent des solutions concrètes.
Emedia