Des candidats recalés pour la présidentielle de février 2024 avaient saisi le président Macky Sall d’une correspondance pour l’informer de la situation causée par le parrainage, entre autres. Certains d’entre eux ont été même reçus au palais par le chef de l’Etat. Invité de l’émission Jury du Dimanche, Cheikh Tidiane Gadio, un des leurs, a apporté des éclairages sur cette audience. « C’est une excellente question parce que ça permet aussi de clarifier certaines choses.
Dès qu’on a annoncé la rencontre avec le président Macky Sall, j’ai vu de ces écrits hallucinants. Comme je vous l’ai dit, et je l’ai juré sur le saint du Coran, et ça pour moi, c’est du sérieux, le mot report n’a pas été évoqué. Aucune allusion, ni évocation n’a eu lieu par rapport au mot report », a expliqué le leader du mouvement panafricain et citoyen Luy Jot Jotna.
Avant de poursuivre : « nous, on avait les mains pleines de choses qui nous intéressaient à discuter, plutôt que d’aller faire des spéculations sur un report quelconque. Et pourtant, la presse a dit, partout, ils sont allés négocier un report, etc. C’est faux ». vous n’étiez pas partis au palais pour négocier un report ? « Jamais. Ni dans la préparation de notre rencontre, ni pendant notre voyage pour aller au palais, ni pendant la session avec le président Macky Sall. Personne n’a évoqué le mot report. Qu’est-ce qu’on a évoqué ? Moi, ce que j’ai dit au président Macky Sall, c’est que ce qui est arrivé est abominable et indigne du Sénégal. Et que moi, je me bats pour la réparation. Comment ? Je n’ai aucune idée sur comment le faire. Mais je vais me battre pour la réparation. Et je me battrai jusqu’au bout, parce que j’ai montré aux gens du Conseil constitutionnel ce qu’ils ont fait. Et c’est ça, moi, ce que j’étais allé expliquer chez le président Macky Sall je lui ai dit, Monsieur le Président, j’ai zéro Tine, nom de famille Tine, dans mon parrainage. Zéro. Aujourd’hui, le document que m’a retourné le Conseil constitutionnel a plus de 700 Tine », dit-il.
Mais qu’est-ce que vous attendiez du président Macky Sall ? En réponse à cette question, il a déclaré : « en allant le rencontrer au Palais moi, ma compréhension, je vous jure, je ne souhaitais pas que le président Macky Sall, en recevant notre lettre, essaie d’interférer dans le processus du Conseil constitutionnel. Un homme d’État ne peut pas souhaiter ça. Ça n’a aucun sens. Parce que votre constitution, qui est la mienne, dit que le président de la République est la clé de voûte des institutions. Il est le garant du bon fonctionnement des institutions de la République. Dans la lettre, moi, ce que j’ai compris, c’est que les gens se disent que si on a atteint ce niveau de crise avec une institution de la République, celui qui est garant du fonctionnement des institutions s’appelle Macky Sall, il faut l’en informer.
Même à l’époque, les gens avaient dit que tout ça est commandité par Macky Sall. Moi, je trouve que c’est une bonne chose d’informer Macky Sall ».
Par ailleurs, affirme Cheikh Tidiane Gadio : « on a eu une discussion approfondie avec le chef de l’Etat, je peux vous le dire. On a échangé sur beaucoup de questions importantes dans la marche du pays. Ensuite, on est passé à la situation du pays. On lui a demandé qu’on ne veut pas avoir un candidat à l’élection présidentielle en prison, comme l’a fait un pays d’Afrique, où le candidat est allé au deuxième tour en étant en prison. Parce qu’il a le pouvoir d’accorder des grâces, etc. On lui a dit, dans ce secteur au moins, vous avez la compétence, le pouvoir de faire quelque chose. Nous, nous voulons d’abord apaiser l’espace politique. Il y a trop de prisonniers d’opinion, les prisonniers politiques, ou des gens qui ont commis des infractions, mais qui n’ont pas été jugés rapidement. Il y a trop de gens en prison ».
Cheikh Moussa SARR