Le sexagénaire Aliou Diouf a, à son actif, 26 parcelles dans le périmètre communal de Mbour. Mais pour en vendre, le prévenu bute sur des obstacles au point d’être l’objet de plusieurs plaintes.
Aliou est marié à trois épouses et il est père de dix enfants. À Mbour, il aurait réussi à avoir, tenez-vous bien, 26 parcelles à usage d’habitation à lui seul. Il en vend une sise à la zone résidentielle à une dame. Seulement, celle-ci n’arrive pas à entrer en possession de cette parcelle qu’elle a achetée à onze millions. Après plusieurs tentatives vaines de le joindre au téléphone, elle finit par porter plainte contre lui.
« Vous avez vendu à la partie civile une parcelle dont l’acte n’est pas valable. Elle tente de vous joindre pour un remboursement et vous éteignez votre portable. C’est cela qui l’a poussée à porter plainte contre vous », lui dit le Président. « Je n’ai pas fui. Il y a seulement que j’étais à la quête d’argent. Les actes sont bons. Seulement, c’est la mairie qui ne veut pas faire les mutations. C’est cela le problème » a déclaré le prévenu. Séance tenante, le prévenu a fait un acompte de six millions cinq cents mille. N’empêche que le parquet a requis six mois de prison ferme pour les faits d’escroquerie.
« Je ne comprends pas le réquisitoire du Procureur. Aliou a beaucoup de partenaires à l’extérieur qui l’aide. Il a tout investi dans l’immobilier. Il a fait plusieurs demandes de mutations, mais la mairie lui met les bâtons dans les roues. Il a 26 parcelles en son nom, mais ils ont tout bloqué. Mon client est de bonne foi. Or, c’est la mauvaise foi qui est l’élément déterminant de l’escroquerie. Les actes que détient mon client sont bons. La parcelle qu’elle a vendue personne n’est venue la réclamer », a plaidé Maître Abdoulaye Tall, l’avocat du prévenu.
Le verdict de cette affaire sera connu le 23 janvier. Mais le prévenu devra faire face à un autre client pour les mêmes faits portant sur une escroquerie foncière.
Aboubakry Kane