T. Diallo, professeur d’éducation physique et sportive au Cem Santhie de Mbour a été attrait à la barre du tribunal d’instance de Mbour. Il lui est reproché d’avoir porté des coups et blessures sur la fille N. F. S., une de ses élèves. Il a été déclaré coupable, mais dispensé de peines.
Mbour a rempli la salle d’audience du Tribunal d’instance, ce jeudi, lors d’un procès de violence en milieu scolaire. Le lundi dernier, M. Diallo, professeur d’éducation physique et sportive, faisait son cours lorsqu’il a été surpris par un coup sur la tête (kong en wolof). Ce n’est pas que le coup soit violent mais humiliant. Le prof demande à ses élèves de dénoncer l’auteur de cet outrage. C’est la fille N. F. S. Se sentant humilié, comme il l’a reconnu à la barre, T. Diallo a violemment réagi en giflant l’élève au point de lui causer des problèmes d’ouïe, avec une incapacité de travail de 15 jours. «Quand on m’a dit que c’est elle, je n’en revenais pas. Je suis son professeur depuis la 6ème, cela fait quatre ans maintenant. (Elle est en 3ème). J’étais très en colère et je me sentais humilié devant mes élèves. Je ne pouvais pas m’imaginer qu’elle était capable de me massacrer ainsi. Je reconnais l’avoir giflée. Je présente mes excuses», a déclaré le prévenu.
«Vous devez éviter d’agir quand vous êtes sous l’emprise de la colère. Sinon vous aurez toujours des problèmes. Vous devez considérer vos élèves comme vos enfants. Avez-vous des relations en dehors de l’école ?», lui demande le procureur. «Nous, les professeurs d’éducation physique et sportive, sommes différents des autres collègues. Nous sommes en contact permanent avec les élèves et sur le terrain. C’est pourquoi nous les connais- sons mieux. Chaque jour, je fais six à quinze minutes de morale à mes élèves. C’est pourquoi me retrouver ici me fait beaucoup de peine», a-t-il répondu.
«Le coup qu’il a asséné
à son élève a été d’une violence inouïe. Mais le père de la victime s’est désisté de sa plainte. C’est un procès qui me gêne. On aurait pu l’éviter car les parties sont des voisins. La fille a fait preuve d’incorrection en portant un coup sur la tête de son professeur. Cela a soulevé un rire fou car les enfants ne peuvent pas se retenir. Mon client s’est naturellement senti humilié. Je me réjouis de cette dynamique d’apaisement. Mais ce certificat médical, je le prends avec des pincettes. Je vous demande de disqualifier les faits en violence et voies de fait et de dispenser mon client d’une peine», a plaidé Me Abdoulaye Tall. Le tribunal a déclaré le prévenu coupable et l’a dispensé d’une peine.
Aboubacry KANE