Ziguinchor a vécu une nuit d’apocalypse. Un vent d’une rare intensité s’est abattu sur la commune ainsi que sur plusieurs autres localités de la région, semant le chaos, la peur et de lourds dégâts matériels. Des scènes surréalistes se sont multipliées dans la ville, où des toits d’immeubles ont été arrachés et projetés à plusieurs mètres, comme de simples feuilles emportées par une bourrasque.
L’un des épisodes les plus marquants s’est déroulé à Santhiaba. Le toit d’un immeuble de quatre étages y a été soulevé par la violence de la tempête avant de s’écraser sur le complexe de la Maison de la Paix de Ziguinchor. L’énorme structure métallique a détruit des pans entiers de murs, écrasé des véhicules stationnés sur le site et rendu les lieux totalement inutilisables. Le siège est désormais méconnaissable, enseveli sous la masse déformée du toit.
Partout ailleurs dans la ville, les dégâts sont tout aussi impressionnants. Des axes routiers majeurs sont coupés par des troncs d’arbres déracinés et des branches projetées au sol. Les automobilistes, contraints de multiples détours, peinent à rallier le centre-ville. Le nombre exact de maisons privées de toiture reste pour l’instant difficile à déterminer, tant l’ampleur des destructions complique les premiers constats.
La situation est d’autant plus critique que plusieurs installations de la Senelec ont été gravement endommagées. Des câbles électriques sectionnés jonchent les rues, parfois immergés dans les eaux stagnantes, créant un risque permanent d’électrocution. La police a dû déployer un important dispositif de sécurité pour interdire l’accès à certaines zones jugées dangereuses. Dans de nombreux quartiers, l’électricité est coupée, plongeant des milliers de foyers dans le noir et la détresse.
Malgré les efforts des autorités municipales pour dégager les voies et sécuriser les espaces publics, les moyens mobilisés apparaissent bien dérisoires face à l’ampleur des destructions.
La région tout entière est touchée. À Kafountine, le marché local et plusieurs établissements scolaires ont également subi la furie des vents. Face à l’ampleur des dégâts, les appels à une intervention rapide de l’État se multiplient. Plusieurs habitants réclament même la venue sur place du Premier ministre, ancien maire de Ziguinchor, estimant qu’il mesure mieux que quiconque l’urgence de la situation et les besoins immédiats de la population.
Emedia