Après l’invalidation de la candidature de Karim Wade par le Conseil constitutionnel, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a mis en place une commission d’enquête parlementaire. Parce qu’il estime que des juges auraient dû se récuser en raison de leurs connexions douteuses et de leur conflit d’intérêts. Invité du Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Cheikh Tidiane Gadio trouve que « c’est une bonne chose ». « Parce que quand quelque chose n’est pas clair ou quand il y a des soupçons, il faut vider le contentieux. Maintenant, c’est le prestige de notre pays qui est en jeu. J’espère de tout cœur que ceux qui ont proposé cette démarche détiennent des preuves et des informations qui sont avérées. On a déjà eu le scandale du siècle, je crois que c’était le parrainage et la manière dont des milliers, des centaines de milliers de Sénégalais qui ont parrainé ces 73 candidats rejetés, c’est plus de 3,5 millions d’électeurs, des centaines de milliers de Sénégalais qui ont été rejetés. Pour moi, c’est le scandale du siècle.
Mais si des magistrats accusés sont prouvés coupables de quelque chose, ça va même effacer l’autre scandale pour en faire un scandale, parce que nos institutions sont remises en cause. Et tout le travail du Conseil constitutionnel jusque-là sera remis en cause valablement par des citoyens comme moi et comme d’autres », soutient le leader du mouvement panafricain et citoyen Luy Jot Jotna.
À la question de savoir est-ce que le PDS a raison ? Il a rétorqué : « franchement, moi je suis un républicain, j’ai quand même été un homme d’État, je l’ai prouvé dans mon action. Je respecte le Conseil constitutionnel comme je respecte la Cour suprême, comme je respecte les grandes institutions de l’État qui font la beauté de notre système politique. Je les défends à priori. Maintenant, je ne vais pas suivre mes états d’âmes au point de dire que c’est peut-être vrai ou ce n’est pas vrai. Je n’en sais absolument rien du tout.
Je ne suis pas mis au parfum de ce dossier, je n’ai pas les éléments, donc je me réserve tout en disant que je suis pour que la vérité éclate. Je suis pour la manifestation de la vérité. Et si, comme je dis, les allégations sont prouvées, ça va être un désastre national pour le Sénégal. Il faudra tout arrêter pour qu’on se parle ». Sur une autre question de savoir quel pourrait être, à votre avis, l’impact de ces accusations sur la légitimité du processus électoral ? Il a répondu : « déjà, pour moi, ça c’est clair, pour moi, le processus actuel est illégal et illégitime. Complètement. Je n’ai aucun état d’âme, parce que je l’ai vérifié. J’ai vu comment on a traité les citoyens sénégalais qui ont travaillé en toute honnêteté, qui ont présenté d’excellents parrainages, et les gens se sont amusés avec leurs fichiers ont fait ce qu’ils avaient à faire, et puis ils sont là, tout tranquilles, et il n’y a aucun recours possible parce qu’ils ont déjà pris leurs décisions. Pour moi, ce système, tout candidat qui sort de ce système élu président du Sénégal va partir avec un passif qu’il va traîner pendant tout son mandat, qu’il a été élu après un processus électoral que je trouve illégitime et illégal ».
Cheikh Moussa SARR