Sadio Diouara, présidente du Réseau des Femmes Enseignantes de Kédougou, revient sur les efforts de son organisation pour célébrer et valoriser la Journée internationale des droits des femmes. « C’est un processus de longue haleine qui a débuté il y a des années, et nous avançons grâce au soutien de nos partenaires, des autorités académiques, des organisations féminines et de nos communautés », explique-t-elle.
Le réseau a convié diverses associations féminines pour magnifier cette journée, en mettant en lumière des acquis importants, tels que la parité et les avancées législatives contre le viol et la pédophilie. Toutefois, Mme Diouara souligne qu’il reste des défis à relever. « L’autonomisation des femmes ne doit pas être une simple déclaration sur papier ou dans les médias. Cela nécessite des mesures concrètes d’accompagnement », plaide-t-elle, insistant sur la mobilisation de l’ensemble de la communauté, au-delà des seuls efforts des femmes ou de l’État.
Un autre point d’attention pour le réseau est l’inclusion des femmes et des filles dans les filières scientifiques et techniques. Sadio Diouara appelle à briser les stéréotypes associant ces filières aux hommes. « Aujourd’hui, les filles obtiennent d’excellents résultats dans ces disciplines, grâce à un processus d’accompagnement soutenu par des organisations comme la SCOFI, les bureaux de genre et notre réseau. L’État a également investi dans cette cause, pour démontrer qu’il n’y a pas de filières inaccessibles aux filles. »
Néanmoins, des obstacles subsistent. Les mariages précoces, les grossesses et les abandons scolaires freinent encore de nombreuses jeunes filles dans leurs parcours académiques. Sadio Diouara reconnaît les efforts des autorités académiques, des partenaires et des organisations de femmes pour réduire ces barrières, mais souligne qu’il reste un travail considérable à accomplir pour garantir l’autonomisation à tous les niveaux.
Pour Mme Sadio Diouara, le combat pour les droits des femmes repose sur l’éducation, la mobilisation communautaire et l’accompagnement stratégique. « Nous devons continuer à travailler pour que chaque fille ait la chance d’accéder à ces filières, de réussir et de contribuer au développement durable de notre société », conclut-elle.
Ibrahima Sorry Kalloga, Emedia Kedougou