Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a exprimé sa « profonde déception » à l’égard du remaniement ministériel intervenu le 6 septembre dernier. Dans une déclaration rendue publique, le FDR estime que ce réaménagement ne répond en rien aux préoccupations urgentes des Sénégalais, notamment face aux inondations, à la flambée des prix, aux vagues de licenciements et à l’enlisement de l’économie nationale.
Selon le FDR, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour résoudre ces problèmes cruciaux. Le mouvement dénonce un remaniement à caractère purement politique, destiné à renforcer le contrôle du parti au pouvoir, Pastef, sur l’appareil d’État. Il accuse les autorités de vouloir institutionnaliser un « Parti-État », réduisant les institutions démocratiques à de simples outils de répression.
Les changements opérés au ministère de la Justice et à celui de l’Intérieur sont perçus par le FDR comme les signes inquiétants d’une volonté de radicalisation du pouvoir. L’opposition évoque une « politique de persécution » des opposants, en place depuis plus d’un an, qui s’intensifie désormais sous couvert de réformes institutionnelles. Le mouvement va jusqu’à parler de tentative d’instaurer une dictature, où un seul parti contrôlerait l’ensemble du processus électoral, de l’établissement du fichier électoral à la validation des candidatures, en passant par la gestion des contentieux.
Face à ce qu’il qualifie de « dérive liberticide et antidémocratique », le FDR appelle les Sénégalais à se mobiliser massivement. Il exige le retrait des mesures antisociales du Plan de Redressement Économique et Social, en particulier la hausse du coût de l’énergie et la taxation du mobile money, qu’il juge dangereuses pour les ménages et les acteurs du secteur informel. Il réclame également la mise en place d’un organe électoral indépendant, une réforme consensuelle de la loi sur les partis politiques, le respect des décisions de justice, la fin des poursuites contre les opposants, journalistes et autres voix critiques, ainsi que la libération immédiate des prisonniers politiques et d’opinion.
Le FDR appelle à l’organisation de rassemblements dans tout le pays, des villages aux grandes villes, et annonce des manifestations à partir du mois prochain, notamment dans la région de Dakar. Le mouvement demande à ses militants et à l’ensemble des forces vives de constituer des comités d’organisation dans chaque commune afin de coordonner les actions de résistance et défendre les droits démocratiques et sociaux des Sénégalais.
Emedia