La campagne de commercialisation de l’anacarde en Casamance est au cœur d’un conflit entre les différents acteurs de la filière. D’un côté, certains préconisent un transport exclusivement par voie maritime, tandis que d’autres soutiennent l’ouverture à d’autres moyens, y compris la voie terrestre. La récente décision du ministre de permettre l’exportation du produit par voie terrestre a créé des tensions, mettant fin au monopole de la voie maritime. Cette mesure suscite des inquiétudes parmi les parties prenantes.
Depuis deux ans, les dockers de Ziguinchor ont été privés d’activité en raison de problèmes de navires. Lorsque la reprise du trafic maritime a été annoncée, l’enthousiasme initial a rapidement cédé la place à la frustration. Aboubacar Camara, porte-parole des dockers, a exprimé leur mécontentement : “Nous souhaitons que le Premier ministre intervienne en personne pour résoudre ce problème. Cette affaire dépasse la compétence du ministre. Nous avons été informés officiellement hier que l’interdiction du transport terrestre est levée, mais nous ne comptons pas baisser les bras. Si l’État persiste, nous pourrions même bloquer le pont Émile Badiane.”
Visiblement ravi de cette décision, les transporteurs adressent des remerciements au nouveau gouvernement qui a rapidement diligenté cette lancinante question.
Assane Mbaye, responsable du syndicat des chauffeurs de poids lourds à Ziguinchor, a salué la levée de l’interdiction du transport de l’anacarde par voie terrestre : “Nous exprimons notre satisfaction envers le nouveau gouvernement. Nous vivons une injustice depuis 2018, et si cette décision corrige cette situation, nous ne pouvons que nous en réjouir. Nous saluons l’action du ministre, du Premier ministre et du président de la République.”
La tension persiste au port de Ziguinchor, où les enjeux économiques et sociaux se mêlent dans un contexte de reprise des activités portuaires. Une situation qui risque de compliquer la campagne de commercialisation de l’anacarde.
Assane BA (Correspondant)