Le problème de l’état civil demeure un défi majeur au Sénégal. Selon l’association française À Bras Grands Ouverts (ABGO), près de 410 000 élèves du préscolaire et de l’élémentaire ne disposent toujours pas d’acte de naissance, un document pourtant indispensable pour poursuivre une scolarité normale.
Malgré les efforts de l’État, notamment à travers le plan « Nekkal », qui a permis de connecter 405 centres de santé pour faciliter les déclarations de naissance, les besoins restent considérables.
Présente au Sénégal depuis 2007, l’association ABGO multiplie les actions en appui aux autorités. Son président, Daniel Fradin, rappelle les débuts de l’organisation :
« Nous avions construit des salles de classe à Sinthiou Keita et une maternité privée. Ensuite, nous avons choisi d’accompagner l’État dans sa mission régalienne liée à l’état civil. C’est ainsi que nous avons organisé de nombreuses audiences foraines et connecté récemment 70 postes de santé en leur offrant du matériel informatique. »
ABGO intervient également au Cambodge et aux Philippines, mais le Sénégal reste l’un de ses terrains prioritaires. « L’état civil relève de l’État. Nous ne faisons qu’aider, faciliter et accompagner pour que chaque enfant puisse être reconnu légalement », insiste Daniel Fradin.
À Mbour, où l’association a présenté son bilan annuel, les résultats sont significatifs. La dernière audience foraine, organisée en mai 2025, a permis d’enrôler 936 enfants, dont 7 du préscolaire, 790 de l’élémentaire et 139 du moyen secondaire.
Selon Amadou Diouf, planificateur à l’IEF de Mbour 1, « depuis 2022, ABGO a permis à 12 831 enfants d’obtenir un acte de naissance. L’association vient réellement en appui aux familles. »
Pour la seule année 2025, ABGO a facilité l’enregistrement de 5 865 enfants et a équipé 24 postes de santé en matériel informatique. Depuis 2019, ce sont 60 000 enfants qui ont pu être enregistrés grâce à ses actions, et 67 postes de santé dotés de matériel.
Alors que l’État poursuit ses réformes pour moderniser et sécuriser le système d’état civil, les initiatives comme celles d’ABGO témoignent de la nécessité de renforcer les partenariats afin d’assurer à chaque enfant sénégalais le droit fondamental à l’existence légale.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour








