Depuis plus de deux semaines, les habitants de Thionokh, village situé dans la commune de Vélingara-Ferlo (département de Ranérou, région de Matam), vivent une crise aiguë d’accès à l’eau. Le seul forage du village est en panne, suite à une défaillance du vieux groupe électrogène, incapable de supporter la forte demande, notamment en cette période de canicule et de présence de nombreux nomades.
Dans ce contexte difficile, les 3 000 habitants, en majorité éleveurs et agriculteurs, ne disposent plus que d’un seul puits, rapidement devenu un point de convergence permanent. De jour comme de nuit, femmes, enfants et éleveurs se relaient autour du puits, dans une ambiance tendue où les charrettes chargées de bidons de 20 litres effectuent des allers-retours incessants. Épuisées, les femmes comme Salamata et Coumbel témoignent du calvaire quotidien : attendre des heures, parfois jusqu’au milieu de la nuit, pour espérer obtenir quelques litres d’eau.
Face à cette situation critique, les notables du village, conduits par le chef Bilali Ka, s’activent avec le comité de gestion pour tenter de relancer le forage. Cependant, les difficultés sont anciennes : Thionokh, fondé il y a 150 ans, a toujours souffert de pénurie d’eau, comme en témoigne son nom d’origine « Thiono ndox », signifiant en wolof « difficulté d’accès à l’eau ».
La réparation du moteur nécessite plus d’un million de francs CFA, une somme considérable pour cette communauté. Pour une solution durable, les habitants plaident en faveur d’une électrification solaire du forage. Un projet proposant l’installation de panneaux solaires et du matériel nécessaire a été soumis aux villageois, avec un coût estimé
Par Nalla Diop, Emedia Linguère