Le Cadre Intersyndical de l’Économie Informelle (CISEI) appelle à une réforme du Code du travail sénégalais qui prenne pleinement en compte les réalités des travailleurs du secteur informel. Face à la précarité et à l’absence de protection sociale, cinq organisations syndicales issues de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, du commerce, du transport et de l’artisanat ont décidé d’unir leurs voix pour porter un plaidoyer commun en faveur de la formalisation du secteur.
Cette initiative intervient alors que le gouvernement travaille à la révision du Code du travail. Le CISEI souhaite que cette réforme soit l’occasion d’inclure les millions de travailleurs informels encore dépourvus de cadre légal, de stabilité économique et d’accès aux services sociaux de base. Le secteur informel représente près de 90 % de l’économie nationale, selon la coordinatrice du CISEI, Mariama Mbodj Diallo.
« Nous avons demandé à l’État de mettre en place un guichet à quatre portes capable de prendre en charge la couverture maladie, la sécurité sociale, la retraite (IPRES) et la fiscalité. Rester dans l’informel prive l’État de ressources fiscales et limite sa capacité à financer les services publics comme l’éducation, la santé et la protection sociale. C’est pourquoi l’État doit accompagner notre démarche et répondre à nos doléances », a plaidé Mme Mbodj Diallo.
Le CISEI, en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert, a déjà présenté son document de plaidoyer à plusieurs acteurs étatiques et non étatiques à travers le pays. L’étape de Kolda a marqué une nouvelle phase de ce travail de sensibilisation et de consultation.
Dans cette région où le secteur informel constitue une véritable bouée économique, notamment pour les jeunes en quête de seconde chance après un décrochage scolaire précoce, l’initiative a été largement saluée. Les acteurs locaux espèrent que ce plaidoyer contribuera à offrir aux travailleurs informels un cadre plus juste, sécurisé et durable.
Seydou Diatta – Emedia Kolda









