Dans une lettre ouverte rédigée depuis Bruxelles, l’opposant mauritanien et figure emblématique de la lutte contre l’esclavage, Biram Dah Abeid, s’adresse directement au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko. Le député mauritanien, également lauréat du Prix des droits de l’Homme de l’ONU, dit avoir longtemps hésité avant de rendre public ce message, né « après plusieurs nuits de stress et d’insomnie ».
Il évoque l’attente, presque mystique, de générations d’Africains en quête de dignité, citant les grandes figures des luttes d’émancipation du continent; de Patrice Lumumba à Mehdi Ben Barka, dont les rêves, selon lui, trouvent une continuité dans l’ascension politique du duo sénégalais. Pour Biram Dah Abeid, l’avènement de Pastef au pouvoir a fait renaître l’espérance d’un redressement moral, d’une vraie souveraineté et d’une rupture nette avec la corruption et les pratiques rétrogrades.
Mais l’opposant dit percevoir, avec inquiétude, les signaux de dissensions entre les deux dirigeants sénégalais. Des rumeurs qui, selon lui, suscitent anxiété et désillusion parmi les populations africaines qui avaient vu dans leur victoire électorale une promesse de libération et de renouveau. Il insiste : « Vous n’avez pas droit à l’erreur », rappelant l’ampleur des sacrifices consentis et le rôle de modèle que jouent désormais le Sénégal et Pastef dans l’imaginaire politique du continent.
Biram Dah Abeid met en garde contre toute rupture de l’élan populaire qui a porté le parti au pouvoir, estimant que la moindre défaillance pourrait provoquer « une onde de choc » et replonger l’Afrique dans le doute. Il appelle Sonko et Diomaye Faye à un sursaut de lucidité afin de consolider l’espoir suscité bien au-delà des frontières sénégalaises.
Le leader de l’Initiative de résurgence abolitionniste conclut en réaffirmant sa solidarité et celle de nombreux Africains engagés : « Vous n’êtes pas seuls. »
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