Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a condamné avec fermeté l’interpellation de Maimouna Ndour Faye, Directrice générale de la chaîne 7TV, survenue dans les locaux de la télévision alors qu’elle animait une émission en direct avec le journaliste Madiambal Diagne. L’organisation dénonce une « atteinte grave et inacceptable à la liberté de la presse » et appelle à la mobilisation de tous les acteurs du secteur.
Selon le CDEPS, l’intervention de la Gendarmerie nationale au sein d’un média constitue une violation manifeste des libertés fondamentales garanties par la Constitution sénégalaise, notamment les articles 8 et 10 qui protègent la liberté d’opinion, d’expression et de la presse. Le Conseil estime que cette action, menée sans motif légal apparent, contrevient également aux engagements internationaux du Sénégal, citant l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui consacrent le droit à l’information et à la libre expression.
Le CDEPS rappelle qu’aucune loi, ni nationale ni internationale, ne criminalise le fait de donner la parole à une personne, quelle que soit sa situation juridique. Il affirme que le journalisme ne saurait être assimilé à un délit et que l’État de droit impose un respect absolu de l’indépendance des médias.
Face à ce qu’il considère comme une multiplication des agressions et tentatives de musellement de la presse privée, le CDEPS exige des autorités la protection immédiate des journalistes et le respect strict des principes constitutionnels qui fondent la démocratie sénégalaise. Il appelle également les citoyens à se mobiliser pour défendre la liberté de la presse, qu’il qualifie de pilier essentiel du fonctionnement démocratique.
L’organisation annonce enfin la convocation urgente de ses instances dirigeantes afin d’examiner les suites à donner à ce qu’elle considère comme une atteinte inacceptable à la liberté de la presse, tout en exigeant la fin immédiate de ces pratiques jugées contraires à l’État de droit.
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