Le gouvernement de la Gambie a réagi aux récentes déclarations de l’ancien président Yahya Jammeh, qui a annoncé son intention de rentrer au pays après plusieurs années d’exil. Dans un communiqué publié ce mardi 28 octobre 2025, les autorités ont tenu à clarifier leur position officielle à l’intention des citoyens et des partenaires internationaux.
Le gouvernement rappelle que le droit de tout citoyen gambien, y compris celui de l’ancien président Jammeh, de retourner dans son pays est garanti par la Constitution et reconnu par le droit international. Toutefois, ce droit ne protège pas contre la responsabilité pour des crimes graves présumés.
L’ancien chef d’État a été mis en cause par la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) pour de graves violations des droits humains, notamment des meurtres, des actes de torture, des disparitions forcées et des violences sexuelles. Le gouvernement affirme prendre ces conclusions « avec le plus grand sérieux » et annonce que si M. Jammeh rentre en Gambie, des procédures judiciaires seront engagées conformément aux lois nationales. Ces démarches comprendront une enquête, une arrestation et, le cas échéant, une poursuite judiciaire, dans le strict respect du droit à un procès équitable et des garanties légales.
Les autorités ont également démenti l’existence d’un quelconque accord ou mémorandum d’immunité pour l’ancien président. Selon le communiqué, le seul document établi lors de son départ était une déclaration conjointe non signée par l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations unies, visant à faciliter une transition pacifique. Ce texte n’avait aucune valeur contraignante et ne conférait aucune immunité judiciaire à Yahya Jammeh.
Le gouvernement souligne que la Gambie, en tant qu’État souverain, conserve le droit et le devoir de poursuivre les auteurs de crimes graves commis sur son territoire. Aucun accord, signé ou non, ne saurait se substituer à cette obligation fondamentale.
Enfin, les autorités ont tenu à rassurer les victimes et leurs familles dont les témoignages ont été essentiels aux travaux de la TRRC. La mise en œuvre des recommandations de la Commission, adoptées dans le Livre blanc gouvernemental, demeure une priorité et traduit l’engagement du pays envers la justice, la responsabilité et la non-répétition des violations passées.
Le gouvernement réaffirme sa détermination à bâtir une Gambie juste, pacifique et démocratique, fondée sur le respect de l’État de droit, la fin de l’impunité et la protection des droits de chaque citoyen.
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