Le Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance, Usoforal, a organisé une journée d’échange réunissant les femmes issues des dix communes d’intervention de la région. L’objectif de cette rencontre était de créer un cadre de dialogue et de réflexion pour renforcer les fédérations féminines et leur réseau régional, dans une dynamique de développement durable et d’autonomisation économique.
Selon Niako Seck, directrice de l’Espace de capacitation et d’accompagnement des femmes et chargée de projet au sein d’Usoforal, cette initiative vise à permettre aux participantes de s’exprimer librement sur les difficultés qu’elles rencontrent et d’identifier ensemble les leviers de croissance.
« Nous avons voulu instaurer un cadre propice aux échanges concrets, utiles pour les femmes de nos fédérations. En amont, plusieurs rencontres préparatoires ont été tenues avec le réseau pour choisir une thématique pertinente. Ce sont d’ailleurs les femmes elles-mêmes qui ont proposé de parler de croissance et de pérennité du réseau, afin d’analyser les causes profondes qui freinent leur développement », a-t-elle expliqué.
Pour la responsable, cette journée est aussi un moyen d’engager une réflexion sur les axes stratégiques à mettre en œuvre pour dynamiser les structures féminines de base. « Quand on parle de développement, il y a des points positifs et des obstacles. Nous voulons que les femmes définissent elles-mêmes les causes qui ralentissent leur évolution afin de construire des stratégies adaptées, capables de les rendre plus autonomes et plus fortes », a ajouté Niako Seck.
De son côté, Élisabeth Sagna, secrétaire générale du réseau des fédérations de femmes de Casamance et originaire de la commune d’Enampor, a souligné la nécessité de consolider l’organisation.
« Le réseau existe depuis 2020, mais il n’a pas encore d’activités concrètes. Il reste peu connu, même au sein des fédérations. Certaines femmes ignorent qui est la présidente ou se trompent d’identité, ce qui traduit un vrai manque de communication et de coordination », a-t-elle regretté.
Elle a également évoqué les difficultés logistiques qui freinent le fonctionnement du réseau : « Nous n’avons pas les moyens d’organiser régulièrement des rencontres physiques. De plus, certaines femmes ne maîtrisent pas encore les outils numériques, ce qui complique les échanges à distance. »
Pour les participantes, cette journée d’échange représente une opportunité de relance. Elles espèrent qu’elle permettra de définir un plan d’action concret, d’identifier des activités génératrices de revenus et de renforcer la solidarité entre les fédérations.
« Le réseau doit jouer pleinement son rôle d’accompagnement des fédérations en matière de financement, de formation et de recherche de partenaires. Pour cela, il faut d’abord consolider chaque maillon — des groupements à la base jusqu’au réseau régional », a conclu Élisabeth Sagna.
Cette initiative d’Usoforal illustre la volonté des femmes de Casamance de s’unir pour faire du travail en réseau un véritable moteur de développement local et d’autonomisation féminine.
Emedia









